Alliance Réemploi des Poutrelles en acier – 3ème atelier (AR-P#3)

Qualité & certification, positionnement des acteurs

Une des principales barrières au bon développement de la filière du réemploi des poutrelles est l’absence de clarté et de directives concernant la garantie qualité.

Les acteurs voulant faire du réemploi se retrouvent souvent dans l’obscurité, sans savoir par où commencer ni comment agir. Leur tentative de certification se résume souvent à des échecs associés à des frais exorbitants, et les assureurs ne souhaitent pas les couvrir sans garantie que le risque soit maîtrisé.

L’objectif du troisième atelier a donc été de guider les acteurs en définissant les mesures qualité à prendre à chaque étape du processus, du démontage à la remise en œuvre des poutrelles.

L’ambition était de renforcer la confiance au sein du secteur et auprès des assureurs, grâce à l’établissement d’une chaine de valeur reconnue, capable de se faire certifier par des organismes externes.

Le résultat de l’atelier ? Nous avons pu clarifier les éléments suivants :

  • Au niveau de l’assurabilité, la problématique majeure concerne la normalisation des risques dans un contexte où les informations sont souvent limitées et où l’évaluation des risques est restreinte. L’atelier a souligné l’importance de s’appuyer sur des normes et des agréments communément acceptés par le secteur. Dans ce contexte, l’entreprise elle-même est garante de la qualité, en créant toutes les procédures nécessaires.
  • Par ailleurs, la question de la qualification technique des poutrelles a été au cœur des discussions. Il est crucial d’instaurer des normes et des procédures pour assurer la fiabilité et la sécurité des constructions utilisant des matériaux issus du réemploi. Cette qualification permettra d’instaurer une confiance similaire dans l’acier de réemploi que dans l’acier neuf, répondant ainsi aux exigences croissantes en matière de réduction d’impact environnemental, notamment suite à l’entrée en vigueur de nouvelles règlementations.
  • La requalification doit passer par la réalisation de tests adaptés et pertinents pour évaluer les propriétés géométriques, mécaniques et chimiques des matériaux grâce à la réalisation de tests non-destructifs (dureté, analyse de la composition chimique, etc.) et de tests destructifs (traction, résilience, analyse de la composition chimique, etc.).

Cet atelier a permis de constater qu’en Belgique, de nombreuses lacunes persistent autour du réemploi des poutrelles et de la qualité, ce qui rend difficile toute percée du marché en-dehors des projets pilotes.

Nous avons donc planifié un prochain atelier en comité restreint, entre experts qualité/certification, afin de clarifier certaines informations et de proposer des directives concrètes pour tous les acteurs non-experts (démolisseurs, stockistes, entrepreneurs, etc.) :

  • que faut-il faire pour qu’une poutrelle de réemploi soit « qualifiée » ?
  • quelles sont les étapes à suivre ?
  • à qui s’adresser ?

A côté du volet qualité, l’atelier a également permis de découvrir les offres de service de six partenaires de l’Alliance ayant décidé de se positionner sur le marché du réemploi des poutrelles (pour la plupart, suite à l’émulation générée par l’AR-P) :

  • SECO met à disposition ses compétences techniques au secteur pour assurer la qualité de la requalification via une attestation de la qualité.
  • CRM propose ses services pour la réalisation de tests sur site (labo mobile) ou en laboratoire suivant les normes requises.
  • Buildwise contribue au développement de la filière en facilitant les échanges d’informations entre acteurs, en réalisant des essais mécaniques et chimiques et en participant activement à la normalisation des procédures.
  • Retrival s’implique dans diverses étapes de la chaine de valeur du réemploi de poutrelles : inventaires, dépose ciblée, caractérisation, testing et préparation des matériaux, stockage, et plateforme de revente en ligne.
  • Coliseum se positionne comme fournisseur de poutrelles de réemploi pour les professionnels, via son activité de « sourceur de matériaux », en s’appuyant sur son catalogue et en collaboration avec des partenaires spécialisés (testing, stockage) pour proposer une offre complète à ses clients
  • Rotor, à travers ses missions d’assistance à la maîtrise d’ouvrage, facilite l’intégration de poutrelles de réemploi dans les projets d’architecture et propose notamment d’aider à l’adaptation des cahiers des charges, de réaliser des inventaires et d’évaluer l’aptitude à l’usage des éléments.

 

Enfin, nous avons procédé une nouvelle fois à l’exercice de positionnement des acteurs sur la chaine de valeur « réemploi des poutrelles en acier ». Après 3 rencontres de l’Alliance, cet exercice a révélé une implication nouvelle et massive dans la filière du réemploi de poutrelles, qui n’était pas perceptible au 1er atelier.

Plus de la moitié des participants se sont positionnés ou l’envisagent au sein de la filière, allant d’une diversification de leurs offres de services historiques jusqu’à la création de nouvelles offres.

Nous avons en outre constaté que tous les maillons de la chaîne de valeur « réemploi des poutrelles en acier » sont désormais couverts par un ou plusieurs acteurs de l’AR-P, contrairement à ce qui avait été constaté au premier atelier.

Un gain de confiance est observé et prometteur pour le développement de la filière.

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